Réalisé par Laurent Boutonnat en noir et blanc, le clip, d’une durée de 6 min 17 s, a été filmé à Budapest en février 1991 dans un cimetière abandonné, en même temps que celui de Désenchantée. Le train qui conduit au cimetière n’a été mis en marche que pour le tournage. Il a été diffusé à la télévision pour la 1re fois le 9 septembre 1991 sur TF1.
Au début du clip, un tram s’arrête devant l’entrée d’un cimetière enneigé. Jean-Louis Murat sort du tram et entre dans le cimetière. Il passe devant une biche et s’arrête devant une tombe. Lorsqu’il s’assied, Mylène Farmer arrive derrière lui et lui cache les yeux. Il la prend par la main, puis courent, rient et se blottissent l’un contre l’autre. Après s’être réfugiés sur une pierre tombale, elle s’efface alors définitivement. Jean-Louis Murat reprend le tram et part.
D’après une analyse effectuée par le magazine Instant-Mag, le clip est “la métaphore d’un amour passé et regretté”. Avec ce clip, Mylène Farmer “a atteint la quintessence de l’élégante tristesse que comporte son travail”. Le train représenterait la transition entre ces deux mondes. La biche serait le symbole de la féminité et le bouquet de chardons évoquerait le désir d’amour “inconditionnel avec l’autre”. Quant à la neige, elle participerait à l’atmosphère morose de la vidéo et symboliserait “un masque doux mais mortel” qui isole les deux univers. Tout ce qui représente la réalité a été filmé à vitesse normale, tandis que tout ce qui décrit le rêve, l’espoir ou le regret, a été filmé au ralenti.
Loin très loin du monde
Où rien ne meurt jamais
J’ai fait ce long,
Ce doux voyage,
Nos âmes se confondent
Aux neiges éternelles
L’amour cachait
Son vrai visageOh viens, ne sois plus sage
Après tout qu’importe
Je sais la menace
Des amours mortes
Gardons l’innocence
Et l’insouciance
De nos jeux d’antan, troublants.N’aie pas de regret
Fais moi confiance, et pense
A tous les no way
L’indifférence des sens
N’aie pas des regret
Fais la promesse, tu sais que
L’hiver et l’automne n’ont pu s’aimerDebout la tête ivre
Des rêves suspendus
Je bois à nos amours
Infirmes
Au vent que je devine
Nos lèvres éperdues
S’offrent des noces
ClandestinesN’ouvre pas la porte
Tu sais le piège
De tous les remords
De l’anathème
Je me fous des saisons
Viens je t’emmène
Là, où dorment ceux qui s’aiment.N’aie pas de regret